lundi 12 août 2019

allergie et zéro-déchet




Mon fils est allergique à la cacahuète et quand j'en parle aux gens, en général j'ai cette réaction : Oh, la galère ! Tu dois passer ton temps à lire toutes les étiquettes, car ils en mettent partout !“
Ben en fait, non.

Achetant la majorité de mes aliments en vrac, par la force des choses, je n'achète que des produits bruts : farine, œufs, sucre,  fruits, riz, pâtes, légumes… à moins d'acheter des cacahuètes, mon fils ne risque rien.

Pas de gâteaux du commerce ou très rarement (à ce moment là, je regarde l'étiquette et je choisis ceux où il y a le moins d'additifs), pas de glaces non plus, pas de desserts lactés…

En général, le dessert c'est un fruit ou un yaourt maison avec de la confiture ou du miel. Pour le goûter, du pain avec de la confiture ou du chocolat. 

Oui, mais mes enfants quand je leur propose ça, ils refusent…“

Alors oui, c'est sûr que s'il y a le choix entre du pain à la confiture et des supercroustis au mutela, mon fils choisira les supercroustis (moi aussi d'ailleurs). Mais quand il n’y a pas le choix, et qu'il a faim, il est très content de manger sa tartine.

Bien sûr, le changement ne s'est pas fait en un jour, les Flanby sont restés encore très longtemps dans le caddie. Il y a eu une phase de transition, où j'étais en mode super-maman à vouloir reproduire les produits du commerce. Mais petit à petit, j'ai laissé tomber et mon fils s'est habitué à manger des choses simples.

Je précise aussi que le passage au zéro-déchet ne s’est pas fait à cause de son allergie alimentaire, on voulait avant tout réduire nos déchets et on s'est rendu compte que finalement ce mode de consommation nous simplifie beaucoup la vie.

Mon fils n'est pas non plus complètement frustré car il nous arrive régulièrement d'acheter un goûter à la boulangerie, une glace chez le glacier. Il peut choisir le soda qu'il veut lorsque l'on va au resto, et goûter à tout ce qu'il veut chez la famille et les amis qui ne sont pas dans la démarche zéro-déchet... et c'est en général à ce moment que je me rappelle soudainement qu'il est allergique à la cacahuète et que je scrute en catastrophe toutes les étiquettes !


Coralie :)


vendredi 9 août 2019

solastoquoi ?


© Isacile


Avez-vous déjà ressenti une profonde angoisse à l'idée que le monde tel qu'on le connaît ne sera peut-être bientôt plus ? Vous endormez-vous parfois avec la peur sourde que vos enfants puissent ne pas avoir d'avenir ? Et bien vous êtes atteints de solastologie, aussi appelé éco-anxiété.

Depuis quelques années, les appels des scientifiques, plus nombreux, plus pressants, plus alarmants, tendent à nous ôter le filtre rose que le confort de notre société nous a doucement glissé devant les yeux. Pour moi, comme pour la plupart des femmes, c'est en devenant maman que ma vision du monde a commencé à changer. J'ai bouleversé mes habitudes en prenant conscience que j'avais entre les mains la santé et l'avenir de mon enfant. J'ai découvert le zéro-déchet grâce à Coralie, puis le documentaire Cowspiracy nous a convaincus de ne plus manger de viande. Chaque nouvelle étape me réconforte : je contribue à changer les choses. 

Plus de produits chimiques, le moins de plastique possible, plus de repas tout prêt, plus de viande, du local et du vrac, du seconde main, des achats raisonnés, du coton bio, plus de polyester, plus d'avion, pas de second enfant non plus.  

Il n'y a pas de petits gestes si l'on est 7 milliards à les faire, mais force est de constater que les dirigeants se curent le nez de nos envies de sauver le monde. Alors, s'insinue doucement l'idée que l'humanité court à sa perte. Que l'Homme, en moins de quelques minutes sur Terre à l'échelle de son histoire, a anéanti son habitat. Qu'il est train d'engendrer monstrueusement la 6ème extinction de masse et qu'il peut en faire partie. En prendre conscience est terriblement effrayant, surtout quand on a un enfant. Demain est devenu une grande inconnue et quand ma fille imagine son futur, mon cœur se serre de penser qu'elle n'aura pas celui que nous avons eu la chance d'avoir.

L’éco-anxiété, comme toutes formes d’angoisses, a différents degrés : la petite baisse de moral passagère, les insomnies et la dépression. Pour ma part, je dirais que j'ai la solastologie en dents de scie. Et parce que cette idée que le monde tel qu'on le connaît touche à sa fin pourrait être insupportable, je veux croire qu'il peut renaître sous une forme meilleure. Je veux croire qu'il ne faut surtout pas baisser les bras et au contraire se battre comme jamais.

Les politiques continuent de prôner un mode de vie obsolète, aveuglés par leur profit, leur grand âge souvent, leur idiotie toujours. La plupart vivent encore dans les années 80. Bonjour les ringards. Il est hors de question que je les laisse détruire notre avenir. Je peux vous dire que je suis remontée à bloc ! Il ne sera pas dit que nous n'aurons rien tenter ! Continuons à boycotter les industriels les plus captieux, le capitalisme qui nous a fait croire que consommer c'était exister, les pesticides, les produits importés, le plastique, la viande rouge, continuons notre chemin en sensibilisant le maximum de personnes sur notre route. Révoltons-nous, manifestons, exprimons-nous, engageons-nous ! 


Il ne sera pas dit que nous n'aurons rien tenter !


Et puis, pour les plus angoissés d'entre-nous, j'ai envie de citer Ian Malcom : 

La vie trouve toujours un chemin.

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Mélisande