vendredi 9 août 2019

solastoquoi ?


© Isacile


Avez-vous déjà ressenti une profonde angoisse à l'idée que le monde tel qu'on le connaît ne sera peut-être bientôt plus ? Vous endormez-vous parfois avec la peur sourde que vos enfants puissent ne pas avoir d'avenir ? Et bien vous êtes atteints de solastologie, aussi appelé éco-anxiété.

Depuis quelques années, les appels des scientifiques, plus nombreux, plus pressants, plus alarmants, tendent à nous ôter le filtre rose que le confort de notre société nous a doucement glissé devant les yeux. Pour moi, comme pour la plupart des femmes, c'est en devenant maman que ma vision du monde a commencé à changer. J'ai bouleversé mes habitudes en prenant conscience que j'avais entre les mains la santé et l'avenir de mon enfant. J'ai découvert le zéro-déchet grâce à Coralie, puis le documentaire Cowspiracy nous a convaincus de ne plus manger de viande. Chaque nouvelle étape me réconforte : je contribue à changer les choses. 

Plus de produits chimiques, le moins de plastique possible, plus de repas tout prêt, plus de viande, du local et du vrac, du seconde main, des achats raisonnés, du coton bio, plus de polyester, plus d'avion, pas de second enfant non plus.  

Il n'y a pas de petits gestes si l'on est 7 milliards à les faire, mais force est de constater que les dirigeants se curent le nez de nos envies de sauver le monde. Alors, s'insinue doucement l'idée que l'humanité court à sa perte. Que l'Homme, en moins de quelques minutes sur Terre à l'échelle de son histoire, a anéanti son habitat. Qu'il est train d'engendrer monstrueusement la 6ème extinction de masse et qu'il peut en faire partie. En prendre conscience est terriblement effrayant, surtout quand on a un enfant. Demain est devenu une grande inconnue et quand ma fille imagine son futur, mon cœur se serre de penser qu'elle n'aura pas celui que nous avons eu la chance d'avoir.

L’éco-anxiété, comme toutes formes d’angoisses, a différents degrés : la petite baisse de moral passagère, les insomnies et la dépression. Pour ma part, je dirais que j'ai la solastologie en dents de scie. Et parce que cette idée que le monde tel qu'on le connaît touche à sa fin pourrait être insupportable, je veux croire qu'il peut renaître sous une forme meilleure. Je veux croire qu'il ne faut surtout pas baisser les bras et au contraire se battre comme jamais.

Les politiques continuent de prôner un mode de vie obsolète, aveuglés par leur profit, leur grand âge souvent, leur idiotie toujours. La plupart vivent encore dans les années 80. Bonjour les ringards. Il est hors de question que je les laisse détruire notre avenir. Je peux vous dire que je suis remontée à bloc ! Il ne sera pas dit que nous n'aurons rien tenter ! Continuons à boycotter les industriels les plus captieux, le capitalisme qui nous a fait croire que consommer c'était exister, les pesticides, les produits importés, le plastique, la viande rouge, continuons notre chemin en sensibilisant le maximum de personnes sur notre route. Révoltons-nous, manifestons, exprimons-nous, engageons-nous ! 


Il ne sera pas dit que nous n'aurons rien tenter !


Et puis, pour les plus angoissés d'entre-nous, j'ai envie de citer Ian Malcom : 

La vie trouve toujours un chemin.

https://ruinmyweek.com/wp-content/uploads/2016/07/free-animated-gifs-of-funny-movie-gifs-jurassic-park-grant-malcolm-chest-breathing.gif



Mélisande



lundi 29 juillet 2019

acheter ses vêtements d'occasion de manière rapide et efficace




Qui ne s'est jamais senti complètement submergé dans une friperie ? 
Y en a de partout, de toutes les couleurs, de toutes les tailles de tous les styles, des trucs moches, des trucs chouettes et d'autres trucs très très moches... on passe sans cesse de l'espoir à la déception, on essaye beaucoup de vêtements, on a chaud, c'est lourd, ça nous fatigue très vite, à tel point qu'on ressort lessivé, avec des tas de trucs bif bof... mais on se console en se disant que c'est pas grave, car c'est pas cher et c'est éthique. Euh... ouais, mais nous ce qu'on veut, c'est bien s'habiller et que ça nous prenne pas tout notre temps et notre énergie. C'est pas parce qu'on s'habille d'occasion que ça doit être plus compliqué et plus moche. 


Les friperies c'est écolo, on vous l'a assez rabâché sur Rocket Juice.
Mais ça reste un enfer, car c'est l'endroit où atterrissent tous les vêtements qui n'ont pas survécus au tri KonMari, ce sont souvent tous les mal-aimés des penderies alentours... c'est le bazar que les autres ne veulent plus voir, leur jean trop petit, leur robe démodée, leurs T-shirts déformés, leur erreurs d'achat...

Pendant longtemps, j'achetais d'occasion seulement mes vêtements fantaisies, les vintage, les colorés, pailletés, les trucs cheap... Je continuais d'acheter mes basiques dans le commerce traditionnel sous prétexte que ça n'existait pas en friperie. Mais je me trompais car il y a aussi des petites perles et de quoi s'habiller des pieds à la tête, chic, éthique et pas cher ! Alors pour m'habiller d'occasion de manière efficace et rapide, j'ai quelques astuces :



  1. On va à la friperie pour acheter quelque chose de précis. Et si on arrêtait de faire du shopping pour se remonter le moral ? C'est pas mieux d'aller à la friperie que d'aller au centre commercial (c'est mieux pour la planète, mais pas pour notre moral, ni pour notre porte-monnaie).

  2. Faire une liste. Les vêtements c'est comme la nourriture, y a le vital (un pantalon par exemple) et les petits plaisirs (oui, toi le top à paillettes), alors comme pour aller faire ses courses, on fait une liste. Et ma liste de courses de vêtements commence toujours par le plus urgent jusqu'au plus funky.


     







  3.  Aller directement dans le rayon du vêtement recherché. Quand on entre dans une friperie, on est très facilement attiré par ce qui brille et les couleurs et c'est tellement pas cher, qu'on se dit pourquoi pas, on peut se le permettre non ? C'est à ce moment là qu'il faut rester concentré sur notre mission : on a besoin d'un jean, allons dans le rayon des jeans. On regardera les jolies robes à fleurs après. 

  4. Laisser sur le portant tout ce que vous êtes sûrs de ne pas porter. Si un détail ne vous plaît pas sur le vêtement sur cintre, il y a peu de chance que ça vous plaise à l'essayage, alors on perd pas son temps et son énergie à l'essayer.

  5. Aux tailles, on ne se fie pas. Selon les marques et les coupes, c'est plus ou moins large, sans parler des différents systèmes de tailles et les jeans en tailles américaines. Bref, moi je cherche ma taille, mais si un vêtement correspond à ma recherche dans la taille au dessus ou au dessous, j'hésite pas à essayer, on sait jamais... 

  6. On regarde les étiquettes. J'ai appris l'année dernière que les tissus synthétiques rejetaient des microfibres de plastique à chaque lavage, microfibres qui n'étaient pas filtrées et qui finissaient dans les océans. Moi qui achetait d'occasion, sans vraiment regarder les matières, ni les marques, ça a été la douche froide ! Depuis, je regarde les étiquettes (quand il y en a encore), avant d'essayer et j'évite les matières synthétiques.


    Moi qui découvre qu'il ne suffit pas d'acheter d'occasion pour "bien faire"

  7. A l'essayage ! Non, toujours pas de détour au rayon des petites robes d'été, les bras chargés de vêtements à essayer, on file en cabine. Là, on prend son temps comme dans un magasin normal, on bouge, on s'assied, on met les mains dans les poches... et aussi on en profite pour regarder le vêtement en détail, on vérifie les coutures, qu'il n'y ait pas un petit trou qui pourrait s'agrandir. 

  8. Quand y a un doute, y a plus de doute ! En friperie c'est vraiment pas cher, et parfois l'angoisse de manquer la bonne affaire l'emporte sur la raison. Mais rappelons-nous pourquoi nous sommes venus : trouver un vêtement qui nous plaît à 100%. J'ai tendance à être de plus en plus exigeante, donc je sais que si un détail me dérange aujourd'hui, je suis sûre que ce sera pire demain. Donc si j'ai un doute, je repose l'article. 

  9. Savoir s'arrêter. Parfois, on est chanceux, parfois non ! Il n'y a pas de mal à ressortir les mains vides d'un magasin si on a pas trouvé son bonheur. On reviendra un autre jour, quand d'autres vêtements seront rentrés, ou bien on va tenter notre chance dans une autre boutique du quartier. Mais si on commence à sentir la fatigue venir, à avoir mal aux pieds, c'est là qu'il faut savoir dire stop. C'est quand on est fatigué qu'on achète n'importe quoi.

Bien sûr, j'ai la chance d'habiter dans une grande ville où il y a beaucoup de friperies et je fais une taille 40, donc je n'ai pas de problème pour trouver ma taille. Alors j'essaye d'appliquer ces quelques astuces quand j'achète mes vêtements de seconde main, même si je ne suis pas parfaite et que parfois ça dérape (coucou toi, le jegging léopard !), mais pas de regret, ça ajoute aussi un peu de fantaisie dans ma garde-robe. L'important, c'est surtout de savoir que je peux trouver des basiques d'occasion de bonne qualité, car dans une friperie il y a de tout, de la mauvaise qualité et de la bonne. Et quand je trouve le jean parfait à 5€,  je me dis que j'ai bien fait de persévérer. 



Coralie :)



samedi 20 juillet 2019

Ras le bol du TOUT fait-maison





"Je ne vous jette pas la pierre, Pierre"



Un article un peu compliqué aujourd'hui car en ce moment je me remets pas mal en question dans ma démarche écologique. Je ne veux jeter la pierre à personne, c’est juste une réflexion (encore en cours) sur les actions individuelles et l’injonction actuelle sur le tout “fait-maison” qui me pèse beaucoup. Je ne veux plus subir ce poids et je ne veux plus l’imposer aux autres…


Mais d’où vient cet engouement pour le tout “fait-maison” ?

Aujourd'hui, on nous dit qu'il y a des sulfates dans les shampooings, des additifs dans les gâteaux, des perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques, du formaldéhyde dans nos meubles … on sait pas trop ce que ça veut dire, mais on sait qu’on en veut pas.
Heureusement internet est là pour nous proposer une alternative : le Do It Yourself ! En français : fais-le toi-même. Avec des produits sains, locaux, bio, simples et éthiques comme on aime bien.

Et c’est génial d’avoir une alternative pour chaque produit “cracra” : du vinaigre blanc pour désinfecter les surfaces, du savon de Marseille à la place du liquide vaisselle, de l’huile végétale en guise de crème de jour… et des tutos à gogo pour pouvoir faire à peu près tout. Et moi j’adore ça, car je me sens libre, libre de me passer de produits polluants, de ne plus financer les entreprises qui exploitent des ouvriers à l’autre bout du monde, de ne plus empoisonner, ni ma famille, ni la planète… tout en me passant d’emballages plastiques et en faisant des économies !

Et il y a aussi un autre mouvement qui prend de l’ampleur : la slow life. Travailler moins, vivre plus. Moins d’heures passées derrière son ordinateur mais plus de temps pour cuisiner, jouer avec ses enfants, s’occuper de son jardin... On gagne moins d’argent, mais au final on en dépense moins car on vit plus simplement, on achète d’occasion et on fabrique beaucoup de choses soi-même.


Travailler moins + loisirs créatifs = sauver la planète ?

Comme je suis quelqu’un de très manuelle, j’ai foncé tête baissée. J’adore coudre, tricoter, bricoler… alors pour sauver le monde, je me suis mise à tout faire moi-même : ma lessive, mes vêtements, mes propres yaourts, mes pulls, mes meubles, mes culottes, mon potager... j’ai même été jusqu'à construire un lit pour mon fils ! Pour résumer : s'il existe un tuto sur internet, il y a 99% de chance que je le tente ! Et à chaque fois, grosse fierté “c’est moi qui l’ai fait”.





Quand la passion se transforme en pression...

Mais petit à petit, mon objectif de limiter mon impact sur la planète s'est transformé en course à trouver une recette maison ou un tuto pour chaque objet/produit de la maison. 

Ce n’étaient plus des envies créatives mais des obligations, je passais presque toutes mes soirées et mes week-ends à coudre, je faisais des listes, je les rangeais par ordre de priorité… cela m’obsédait, ça prenait le pas sur mon travail et sur ma vie de famille (j’étais bien loin de mon idéal de slow life). Beaucoup de stress pour un résultat pas terrible… #grossedéception

Alors un jour, j'en ai eu ras le bol et je suis allée au magasin bio : j’ai acheté de la lessive… emballée dans du plastique ! oh shocking !
A ce moment là, j’ai à la fois kiffé mais j’ai aussi culpabilisé, je l’ai un peu vécu comme un retour en arrière.


Le zéro-déchet n’était-il qu’une mode pour moi ? Ne suis-je qu’une bobo citadine qui suit les tendances pour flatter son ego ? Est-ce que c'est là que je m'arrête sur le chemin ? Le chemin pour aller où ? Est-ce que l'idéal du parfait écolo c'est de s'installer dans le Limousin, faire pousser sa nourriture et vivre hors du système ?


Dans ma tête, c’est encore en réflexion, d’ailleurs écrire cet article m’aide à démêler le bazar.

Plus j'y pense et plus je me dis que cette tendance du tout fait-maison n'est pas souhaitable à grande échelle. Si on généralise le DIY à tous les domaines c'est pas "fais-le toi-même", mais "chacun pour sa gueule". On n'a pas tous les moyens pour se lancer dans le fait-maison, certains sont malades, d'autres ont des enfants en bas âges ou des boulots qui leur prennent toute leur énergie.


D'ailleurs même, je me dis que personne ne vit complètement hors du système, les groupes Facebook, les blogs, c'est un condensé de plein de solutions, mais ce sont les solutions de millions de personnes. C'est juste qu'à force de traîner sur le net et de voir tout ce qui est possible de faire, j'ai toujours l'impression de ne pas faire assez... 


Mais aujourd'hui, j'en ai marre que mon ego qui adore dire "c'est moi qui l'ai fait" prenne le dessus sur le bon sens. Je vais donc ici énumérer les raisons (ou les excuses, à vous de voir) qui me poussent à acheter plutôt qu’à faire les choses moi-même :


Le temps : pour fabriquer son propre pain, sa propre lessive, ses propres yaourts, ses propres vêtements… et ben ça prend du temps ! La slow life nous promet de travailler moins pour profiter de la vie. Sauf que pour moi "profiter de la vie" ça m'évoque plus : me promener, regarder des séries netflix, boire des coups avec mes copains… mais pas fabriquer ma lessive, passer des heures sur le net à trouver la meilleure recette, me prendre la tête sur le oui ou non de la glycérine, huile de palme vs huile d'olive… je donne l'exemple de la lessive mais j'aurais pu aussi l'appliquer à la couture. C'est pas parce que j'aime coudre que je dois TOUT coudre !


La qualité : comme dirait mon comptable "chacun son métier". Je suis illustratrice, j'ai étudié dans une école d'art pendant 4 ans, je dessine tous les jours depuis 15 ans, je suis douée pour ça, c'est mon métier. Et ça, ça vaut pour tous les métiers. On ne peut pas être doué dans une activité après avoir regardé 3 tutos sur YouTube, on peut faire quelque chose de correct pour soi, mais ce se sera jamais la qualité d'un professionnel (qui lui, en fait profiter les autres). Il y a des gens dont c'est le métier de faire des cosmétiques, du pain, des produits ménagers, ils ont fait des études et ont des années d'expériences, ils savent faire un produit de qualité et ils connaissent toutes les normes d'hygiène et de sécurité. Je préfère donner mon argent à une entreprise éthique qui fabrique un vrai produit de qualité plutôt que de le faire moi-même, perdre beaucoup de temps, d'énergie, prendre le risque d'abîmer ma machine à laver, ma peau ou mes dents…


Le matériel et les matériaux : pour fabriquer un produit, il faut du matériel et des matières premières. Par exemple, pour faire un gâteau, on a besoin d’ingrédients et un four. Des choses simples et facilement trouvables. Mais pour d’autres choses c’est plus compliqué : pour faire un vêtement, il faut du tissu, du fil et une machine à coudre. Mais si on veut aller plus loin (comme moi), la surjeteuse pour le jersey c’est le top ! Mais est-ce vraiment écolo et durable d’équiper chaque foyer de matériel digne d’un professionnel pour subvenir aux besoins de quelques personnes ? Plus j’y pense et plus je me dis que c’est plus durable qu’une entreprise investisse dans du bon matériel pour faire des bons produits et les vendre, plutôt que chacun s’équipe et fabrique pour soi-même.


... et l’argent dans tout ça ?
faire soi-même prend du temps mais permet aussi d'économiser de l’argent. Je dois avouer que je peux me permettre d’acheter ma lessive bio en vrac plutôt que de la faire moi-même. Mais je me rends aussi compte que pour beaucoup le DIY est la seule alternative abordable pour consommer de manière responsable.


Et maintenant ?
Il n’y a pas que deux options : produits de merde du supermarché ou le sacro-saint “fait-maison”. Pourtant, il y a pléthore d'options comme la seconde-main, le bio, le vrac, l’entraide entre amis... à chacun de trouver les solutions qui conviennent le mieux à sa situation familiale, son porte-monnaie et son style de vie. Et quand bien même, si on achète encore des “produits cracras” parce qu’on a pas encore trouver l’alternative qui nous convient, c’est pas grave !

Je ne dis pas non plus qu'il ne faut rien faire soi-même. Je ne regrette en rien d'avoir tester des trucs, il y a eu des échecs et des réussites. Perso, je suis très satisfaite de certaines recettes maisons qui sont faciles à faire (déodorant, yaourts…) mais c’est décidé je ne veux plus m’obstiner après des échecs, sous prétexte que d’autres y arrivent. Je trouve ça génial que le net regorge de milliers d'alternatives, mais pour moi à partir d'aujourd'hui le DIY c’est si je veux quand je veux. 

Je veux garder mon énergie et mon temps à améliorer ce que je sais déjà et à en faire profiter les autres. Et si au lieu de partager ses recettes, on partageait tout simplement le résultat ? Et pour ce que je ne veux/peux pas fabriquer, je me tournerais vers des entreprises responsables et la seconde-main. Un professionnel qui propose des produits de qualité, locaux, bio, zéro-déchet, éthiques aura un bien meilleur impact sur la société à long terme qu'un amateur qui essaye juste de limiter son empreinte carbone à titre personnel.


Car on le sait que les efforts individuels ne sont pas suffisants pour inverser le changement climatique, alors plutôt que de la jouer "chacun pour soi" faisons-le plutôt tous ensemble.




Coralie :)



lundi 15 juillet 2019

les gestes qui sauvent #2





Aujourd'hui, on apprend les petits gestes de l'internet qui sauvent la planète !  


changer de moteur de recherches : en deux clics, on sélectionne Ecosia ou Liloo au lieu de caca Google. L'argent généré par nos recherches finance des projets sociaux et environnementaux comme la plantation d'arbres pour Ecosia. Je me sers énormément des moteurs de recherches pour me documenter dans mon métier d'illustratrice, et je suis contente d'avoir déjà pu participer à la plantation de 14 arbres. Même si ça peut paraître dérisoire, multiplié par des milliers d'utilisateurs, cette démarche peut avoir un réel impact. Rappelons que les arbres absorbent le CO2 déjà émis tout en produisant de l'oxygène, c'est sacrément bien fichu quand même ces trucs en bois.

faire sa Marie Kondo de la vie virtuelle : nos vieux selfies ringards ou les statuts concons de nos débuts sur Facebook, on peut peut-être virer ! Idem pour nos vieux articles de blogs moches, nos vieux emails inutiles et les newsletters qu'on ne lira jamais (surtout si ça date de plusieurs années, c'est plus trop new). On peut aussi y réfléchir à deux fois avant de poster des fichiers sur internet : est-ce que la photo de ma plante grasse en train de crever mérite de rester dans les anales ? et les alléger au maximum : la photo du jour de l'an où Gérard était complètement déchiré mérite t-elle un format de 450 dpi ?

Les zones de stockage de fichiers ne sont pas virtuelles, elles grandissent de jour en jour pour que vous puissiez conserver vos photos et vos emails, vos articles de blogs et vos vidéos, occasionnant la déforestation et la destruction de nombreux habitats naturels.

se désabonner des newsletters qu'on ne lira jamais : on n'en lit jamais la moitié, certaines nous sont envoyées parce qu'un jour on a acheté une moulinette pour râper les carottes et qu'ils ont jugé bon de nous tenir informés du dernier modèle de râpes à crudités avec tiroir intégré en promotion à -15% sans nous demander notre avis. Osef et l'envoi automatique des newsletters génère énormément d'énergie. Il est pourtant très facile d'en faire l'économie en cliquant sur "se désabonner" en bas de mail. Et si on a la méga flemme de le faire, l'application Cleanfox le fait même pour nous : https://beta.cleanfox.io/fr On peut aussi agir en amont en refusant de donner notre adresse mail aux boutiques qui nous enregistrent dans leur fichier clients ou en vérifiant sur les sites d'achats en ligne ou de pétitions si la case "recevoir la newsletter" est bien décochée.

éviter l'envoi de pièces jointes trop lourdes : ça génère une énergie de maboule, préférez les sites de téléchargement pour envoyer vos gros dossiers type Wetransfer ou Mailbigfile. Vous pouvez aussi déposer vos dossiers sur des sites de partage comme Dropbox.

boycotter Amazon : gros scoop, Amazon est le géant de la surexploitation, il tue purement et simplement les petits commerces, maltraite ses salariés et détruit ses invendus, engendrant par l'occasion une pollution et un gâchis monstres.

Pour les livres, je ne saurais que trop vous conseiller chez-mon-libraire.fr ou placedeslibraries.com et pour le matériel reconditionné, https://www.backmarket.fr

limiter les vidéos à la demande et les objets connectés : et oui plus on utilise la bande passante d'internet plus ça émet des gazs à effets de serre, alors quand on peut s'en passer on dit non, non à la montre connectée, non au frigo connecté (pourtant tellement indispensable) et on limite le binge watching sur Netflix (qui utilise à lui seul 13% de la bande passante). Un bon vieux dvd, finalement, c'est bien aussi ! Plus d'infos ICI.


Et pour lire ou relire l'article les gestes qui sauvent #1 cliquer !
Lire aussi : Bienvenue dans la matrice




Mélisande



vendredi 28 juin 2019

rockestionnaire #9









Aujourd'hui, c'est Aude, artisane tapissière en région parisienne, qui se prête au jeu du rockestionnaire :)


1/ Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Aude 38 ans, artisane tapissière.
J’habite en banlieue parisienne.
Je suis mariée et nous avons un fils de 8 ans et demi.


2/ Te sens-tu l'âme écolo ?

Maintenant, oui.
Je pense l’être depuis longtemps, mais comme ce n’était pas « à la mode » je n’y avais jamais pensé, et donc je ne m’étais jamais mis d’étiquette.


3/ Dans l'éducation que tu as reçue, y avait-il une conscience écolo ?

On peut dire que oui d’une certaine manière.
J’ai été élevée juste par ma mère, et donc je n’ai reçu qu’une seule optique.
On vient d’une famille paysanne du Sud, plutôt pauvre, et même si je les ai peu connus, ils avaient une conscience écologique.
L’éducation écologique que j’ai reçu par ma mère passe par le biais de « faire attention à l’eau » car précieuse.
Mais j’ai l’impression que le plus important pour elle, et qu’elle m’a imposé, était le côté « économique ».
J’ai dépassé cela et vraiment c’est le côté écologique qui me tient à cœur maintenant !
Il y a toujours un côté économique qui rentre dans l’équation, évidemment.
En tout cas, c’est par ce biais que mon mari a pu accepter toutes mes « mises en place » dans la maison.
Et je pense que ce biais là peut inciter beaucoup de personnes à faire attention.
C’est dommage que ce soit « l’argent » qui fasse réagir mais bon, tant que ça fait réagir.


4/ Si tu en as eu un, quel a été ton déclic ? Une rencontre, un reportage, un livre ?

Je pense que ça a été à partir du moment où je me suis installée en banlieue. C’est vrai que cela rend les choses plus faciles qu’à Paris ou en « ville ». J’ai pu avoir un tout petit jardin et donc mon côté écologique a pu se développer.
L’arrivée de mon fils et de vouloir bien faire les choses, a aussi favorisé ce déclic.


5/ Quelles sont tes bonnes habitudes ?

La principale : c’est la récupération d’eau.
On a eu la chance d’acheter une petite maison avec plein de travaux à faire, ce qui fait qu’on a pu « fabriquer » un système pour pouvoir remplir nous même le réservoir de notre WC.
Dans notre « malchance », on perd énormément d’eau en attendant que l’eau de la douche arrive chaude. On la récupère donc dans des gros bacs. Et grâce à ça, on remplit notre chasse d’eau, on arrose les plantes, et en hiver je fais la petite vaisselle du petit déj’ (qui n’a pas besoin de produit vaisselle, juste du rinçage)
Ça fait pratiquement 3 ans qu’on n’a pas réouvert le robinet de la chasse d’eau. A part quand on reçoit beaucoup de monde car c’est plus difficile à gérer. En effet, ça « prend du temps » de remplir la chasse d’eau (enfin tout est relatif).
Et pendant la période hivernale, comme j’utilise moins d’eau (car peu de plantes à arroser) j’ai tout un stock de bouteilles qui sont dans notre cave.

2ème habitude : le composteur.
On s’est fait un petit composteur dans notre minuscule jardin.

3ème habitude : récupérer tout un tas de restes pour donner aux poules de mon amie.
Je récupère même beaucoup de choses que les gens peuvent jeter dans la rue (trognon de pommes par exemple). Et maintenant j’ai toujours un petit sac avec moi pour pouvoir récupérer au cas où.
Et des fois, on fait la fin des marchés pour récupérer des restes de légumes ou fruits que les maraîchers jettent.


6/ quelle serait ta prochaine étape ?

Installer un récupérateur d’eau de pluie.


7/ Ce qui t'énerve le plus au quotidien ?

Beaucoup trop de choses !!! Hahahaha

TOUS les matins à l’école, ces parents qui déposent leurs enfants en voiture LE PLUS PRÈS possible qui bloquent tout et qui ne pensent qu’à leur petit confort ! Ils sont incapables de se garer plus loin et de marcher un tout petit peu !?
Cela ne donne pas de bonnes habitudes aux enfants qui penseront que c’est normal d’agir ainsi. Ils risquent de reproduire ça.

les poubelles jaunes où les gens jettent n’importe quoi … ça me rend OUF
Je suis capable de trier les poubelles jaunes de l’immeuble où on travaille, je mets des mots etc … mais ça ne sert à rien.


8/ Quelle est ta plus grosse honte ?

Je ne vois pas ça comme une « grosse honte » : avant je n’avais pas autant conscience des déchets, de tout ce qu’on produisait. Je faisais évidemment attention, mais je ne pense pas que je voyais l’ampleur de tout ça.
Et dernièrement grâce à mon calendrier 2019 « zéro déchets » , j’ai lu le petit article du mois : « les déchets cachés » etc … ce qui m’a fait bien réfléchir.


9/ Une habitude vraiment pas bien à nous avouer ?

On boit de l’eau du robinet, mais en été on aime bien l’eau gazeuse. Et quand j’ai vu notre poubelle avec TOUTES ces bouteilles en plastiques, ça m’a fait du mal !
En plus, dernièrement, on boit régulièrement de L’Hepar ; ce qui fait qu’on a de plus en plus de bouteilles plastiques à jeter … c’est comme pour le lait … c’est difficile d’avoir d’autres contenants !


10/ Une astuce à partager avec nos lecteurs ?

Le classique : couper l’eau quand vous ne l’utilisez pas au lieu de laisser couler inutilement.
Mais encore beaucoup de gens ne le font pas !!! J’essaye de leur dire « gentiment »:)
Ce n’est pas simple, mais il faut essayer de convertir un maximum de gens autour de nous.


Merci Aude !


mercredi 19 décembre 2018

réparer ou racheter ?


Ma machine à laver vient de tomber en panne... après 13 ans de bons et loyaux services, c'est une bonne marque, je suis assez contente qu'elle ait tenue jusqu'ici. Aujourd'hui, ma mission est de la faire réparer.

via GIPHY

Je ne parlerai pas d'obsolescence programmée, juste de comment tout est fait pour qu'on choisisse de racheter au lieu de faire réparer. 

Quand mon lave-linge a commencé à faire du bruit, j'ai regardé des vidéos sur internet, pour savoir si je pouvais le réparer moi-même, le net regorge de tutos, c'est vraiment super. Petit à petit, j'ai appris plein de choses sur le fonctionnement d'une machine à laver : le moteur qui est relié au volant par une courroie, le volant relié au tambour, les roulements, les ressorts, les amortisseurs, les contrepoids... 

Après un petit déshabillage de ma machine, je me suis vite rendue compte que le problème était interne et que je serais bien incapable de m'en occuper moi-même...

Donc j'ai appelé un technicien ! Celui de la marque, car au moins je me disais (oh naïve) qu'il serait le mieux placé pour la réparer.

4 jours après une demande de visite (sinon c'est pas drôle, lave tes slips à la main), le technicien est enfin venu chez moi. Il touche à peine le tambour qu'il me dit qu'il faut le changer. 
Il me montre le plan détaillé de ma machine et me désigne 3 pièces à changer, il calcule le prix rapidement, ça me coûtera 352€ HT juste pour les pièces. 

Le prix des pièces, cette bonne blague...

Donc mes 3 pièces à changer (même si ce sont des grosses pièces) coûtent 352€HT, grosso modo, pour ce prix-là je pourrais acheter une machine à laver neuve.
Sachant qu'une machine à laver doit contenir une bonne centaine de pièces, j'ai comme l'impression qu'ils font payer les pièces détachées bien plus chères que leur coût réel. Je veux bien concevoir que quand les pièces sont fabriquées en série, ça coûte moins cher, mais là on explose complètement les budgets. 

Disons que déjà là, rien n'est fait pour que je choisisse de la faire réparer... 


Un réparateur ou un commercial ?

Mais c'est pas grave, ma bonne dame, car avec le reçu du paiement pour la visite du technicien (50 € tout de même), si j'achète une nouvelle machine de la même marque, j'aurais droit à une extension de garantie de 3 ans ! Youpi, pluie de paillettes, je le mettrai dans mon carnet de gratitude... 

Sinon, il nous a aussi proposé un service d'entretien pour 9€ par mois et son produit de nettoyage spécial (car le vinaigre blanc, c'est pour la salade) 9€ par mois, si j'avais souscrit ça il y a 13 ans, j'aurais dépensé 1404€. 

Au final j'ai ressenti une grande méfiance vis à vis du technicien, on appelle pour avoir un réparateur et on se retrouve avec un commercial qui essaye de nous vendre son extension de garantie, son produit d'entretien homologué et son service d'entretien hors de prix. Du coup, je doute de son diagnostic, y a-t-il vraiment 3 pièces à changer ? 

Mais c'est logique, comment demander à un fabriquant de réparer ses propres produits ? Son intérêt à lui n'est pas qu'on soit satisfait du service mais qu'on achète un nouveau produit. Note pour plus tard : faire appel à un technicien indépendant.

Je suis en général assez sceptique sur la multiplication des Repair Café, pour moi, réparer c'est un métier, on ne peut pas être spécialiste de tout. Mais aujourd'hui, je comprends mieux cette volonté de réparer soi-même. Et je me dis que foutu pour foutu, je démonterai bien la machine, juste pour voir...

Alors, oui, je sais que je devrais arrêter de me prendre la tête avec cette histoire, que dans pas longtemps c'est les soldes, que je pourrais en avoir une toute neuve, plus économique plus silencieuse, avec une plus grande capacité et si je prends la même marque (car j'ai toujours confiance dans leurs produits), ce sera reparti pour 13 ans.
Mais ça me casse vraiment les pieds de savoir qu'on va jeter une machine complète à la déchetterie juste pour 3 pièces défectueuses. 

En attendant, je vais laver mes slips à la main, ça tombe bien, il fait soleil...


Coralie


jeudi 15 novembre 2018

recette lait d'avoine méga rapide et facile




Une de mes dernières découvertes dans la réduction des déchets a été le lait d'avoine maison.

Ça fait un moment qu'on a remplacé le lait de vache dans les préparations (crêpes, quiches...) et dans les céréales du petit déjeuner par du lait végétal. Nous ne sommes pas devenus végétaliens, on mange encore des yaourts et du fromage, mais on essaye de réduire notre consommation de produits animaux. Et remplacer le lait de vache par son équivalent végétal est super facile.

En magasin bio, il y a toutes sortes de laits végétaux : riz, noisettes, avoine, soja et notre préféré c'était le lait d'amande. Il était bien (trop) sucré, miam, miam !

Mais le litre de lait d'amande me revenait assez cher et je jetais deux briques en carton à la poubelle par semaine... donc j'ai tenté de faire le lait moi-même !
Premièrement, au prix du kilo d'amandes bio, après un rapide calcul, je me suis rendue compte que ça reviendrait plus cher que de l'acheter tout prêt... donc je me suis tournée vers l'avoine. Je peux l'acheter bio et en vrac !

ingrédients pour 1L de lait d'avoine :
  • 100g de flocons d'avoine
  • 1L d'eau
  • en option : 2 cuillères à soupe de sirop d'agave

matériel : 
  • une carafe
  • une bouteille d'un litre (j'ai gardé une bouteille en verre de Vermut, chacun ses priorités)
  • un mixeur plongeant
  • un entonnoir
  • un filtre à thé en métal

1/ Dans la carafe, mettre tous les ingrédients. 

2/ Mixer le tout avec le mixeur plongeant. Ça prend moins de 30 secondes et c'est facile !

3/ Mettre l'entonnoir et le filtre sur la bouteille en verre et filtrer le lait, faut pas hésiter à touiller la pulpe avec une petite cuillère. Et voilà c'est prêt !

4/ Bien secouer avant de verser.

Je l'utilise dans mon muesli du petit déjeuner. Ce n'est pas sucré, j'ai mis du temps à m'y habituer, maintenant, cela me convient très bien, mais mon fils ne le trouve "pas bon", il préfère le lait de vache dans ses céréales. En revanche, gros succès pour les chocolats chauds, car passé à la casserole il s'épaissit et devient plus crémeux !
Je le garde à peu près une semaine au frigo, ça dépend de la consommation. Rien ne vous empêche de diviser les proportions par deux.

Dans le filtre, vous allez trouver les restes de l'avoine, on appelle ça l'okara. Vous pouvez le garder pour rajouter dans vos préparations à gâteaux. Perso, c'est ce que je faisais au début #pourpasgâcher mais au final, ça trainait dans mon frigo, ça me cassait les pieds d'être forcée de faire un gâteau pour utiliser l'okara... ça me compliquait tellement la vie que j'avais tout laissé tomber.  Maintenant, je refais mon lait d'avoine et je ne m'enquiquine plus, je jette l'okara dans mon compost, c'est toujours mieux que de jeter une bouteille en carton.


Coralie