samedi 20 juillet 2019

Ras le bol du TOUT fait-maison





"Je ne vous jette pas la pierre, Pierre"



Un article un peu compliqué aujourd'hui car en ce moment je me remets pas mal en question dans ma démarche écologique. Je ne veux jeter la pierre à personne, c’est juste une réflexion (encore en cours) sur les actions individuelles et l’injonction actuelle sur le tout “fait-maison” qui me pèse beaucoup. Je ne veux plus subir ce poids et je ne veux plus l’imposer aux autres…


Mais d’où vient cet engouement pour le tout “fait-maison” ?

Aujourd'hui, on nous dit qu'il y a des sulfates dans les shampooings, des additifs dans les gâteaux, des perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques, du formaldéhyde dans nos meubles … on sait pas trop ce que ça veut dire, mais on sait qu’on en veut pas.
Heureusement internet est là pour nous proposer une alternative : le Do It Yourself ! En français : fais-le toi-même. Avec des produits sains, locaux, bio, simples et éthiques comme on aime bien.

Et c’est génial d’avoir une alternative pour chaque produit “cracra” : du vinaigre blanc pour désinfecter les surfaces, du savon de Marseille à la place du liquide vaisselle, de l’huile végétale en guise de crème de jour… et des tutos à gogo pour pouvoir faire à peu près tout. Et moi j’adore ça, car je me sens libre, libre de me passer de produits polluants, de ne plus financer les entreprises qui exploitent des ouvriers à l’autre bout du monde, de ne plus empoisonner, ni ma famille, ni la planète… tout en me passant d’emballages plastiques et en faisant des économies !

Et il y a aussi un autre mouvement qui prend de l’ampleur : la slow life. Travailler moins, vivre plus. Moins d’heures passées derrière son ordinateur mais plus de temps pour cuisiner, jouer avec ses enfants, s’occuper de son jardin... On gagne moins d’argent, mais au final on en dépense moins car on vit plus simplement, on achète d’occasion et on fabrique beaucoup de choses soi-même.


Travailler moins + loisirs créatifs = sauver la planète ?

Comme je suis quelqu’un de très manuelle, j’ai foncé tête baissée. J’adore coudre, tricoter, bricoler… alors pour sauver le monde, je me suis mise à tout faire moi-même : ma lessive, mes vêtements, mes propres yaourts, mes pulls, mes meubles, mes culottes, mon potager... j’ai même été jusqu'à construire un lit pour mon fils ! Pour résumer : s'il existe un tuto sur internet, il y a 99% de chance que je le tente ! Et à chaque fois, grosse fierté “c’est moi qui l’ai fait”.





Quand la passion se transforme en pression...

Mais petit à petit, mon objectif de limiter mon impact sur la planète s'est transformé en course à trouver une recette maison ou un tuto pour chaque objet/produit de la maison. 

Ce n’étaient plus des envies créatives mais des obligations, je passais presque toutes mes soirées et mes week-ends à coudre, je faisais des listes, je les rangeais par ordre de priorité… cela m’obsédait, ça prenait le pas sur mon travail et sur ma vie de famille (j’étais bien loin de mon idéal de slow life). Beaucoup de stress pour un résultat pas terrible… #grossedéception

Alors un jour, j'en ai eu ras le bol et je suis allée au magasin bio : j’ai acheté de la lessive… emballée dans du plastique ! oh shocking !
A ce moment là, j’ai à la fois kiffé mais j’ai aussi culpabilisé, je l’ai un peu vécu comme un retour en arrière.


Le zéro-déchet n’était-il qu’une mode pour moi ? Ne suis-je qu’une bobo citadine qui suit les tendances pour flatter son ego ? Est-ce que c'est là que je m'arrête sur le chemin ? Le chemin pour aller où ? Est-ce que l'idéal du parfait écolo c'est de s'installer dans le Limousin, faire pousser sa nourriture et vivre hors du système ?


Dans ma tête, c’est encore en réflexion, d’ailleurs écrire cet article m’aide à démêler le bazar.

Plus j'y pense et plus je me dis que cette tendance du tout fait-maison n'est pas souhaitable à grande échelle. Si on généralise le DIY à tous les domaines c'est pas "fais-le toi-même", mais "chacun pour sa gueule". On n'a pas tous les moyens pour se lancer dans le fait-maison, certains sont malades, d'autres ont des enfants en bas âges ou des boulots qui leur prennent toute leur énergie.


D'ailleurs même, je me dis que personne ne vit complètement hors du système, les groupes Facebook, les blogs, c'est un condensé de plein de solutions, mais ce sont les solutions de millions de personnes. C'est juste qu'à force de traîner sur le net et de voir tout ce qui est possible de faire, j'ai toujours l'impression de ne pas faire assez... 


Mais aujourd'hui, j'en ai marre que mon ego qui adore dire "c'est moi qui l'ai fait" prenne le dessus sur le bon sens. Je vais donc ici énumérer les raisons (ou les excuses, à vous de voir) qui me poussent à acheter plutôt qu’à faire les choses moi-même :


Le temps : pour fabriquer son propre pain, sa propre lessive, ses propres yaourts, ses propres vêtements… et ben ça prend du temps ! La slow life nous promet de travailler moins pour profiter de la vie. Sauf que pour moi "profiter de la vie" ça m'évoque plus : me promener, regarder des séries netflix, boire des coups avec mes copains… mais pas fabriquer ma lessive, passer des heures sur le net à trouver la meilleure recette, me prendre la tête sur le oui ou non de la glycérine, huile de palme vs huile d'olive… je donne l'exemple de la lessive mais j'aurais pu aussi l'appliquer à la couture. C'est pas parce que j'aime coudre que je dois TOUT coudre !


La qualité : comme dirait mon comptable "chacun son métier". Je suis illustratrice, j'ai étudié dans une école d'art pendant 4 ans, je dessine tous les jours depuis 15 ans, je suis douée pour ça, c'est mon métier. Et ça, ça vaut pour tous les métiers. On ne peut pas être doué dans une activité après avoir regardé 3 tutos sur YouTube, on peut faire quelque chose de correct pour soi, mais ce se sera jamais la qualité d'un professionnel (qui lui, en fait profiter les autres). Il y a des gens dont c'est le métier de faire des cosmétiques, du pain, des produits ménagers, ils ont fait des études et ont des années d'expériences, ils savent faire un produit de qualité et ils connaissent toutes les normes d'hygiène et de sécurité. Je préfère donner mon argent à une entreprise éthique qui fabrique un vrai produit de qualité plutôt que de le faire moi-même, perdre beaucoup de temps, d'énergie, prendre le risque d'abîmer ma machine à laver, ma peau ou mes dents…


Le matériel et les matériaux : pour fabriquer un produit, il faut du matériel et des matières premières. Par exemple, pour faire un gâteau, on a besoin d’ingrédients et un four. Des choses simples et facilement trouvables. Mais pour d’autres choses c’est plus compliqué : pour faire un vêtement, il faut du tissu, du fil et une machine à coudre. Mais si on veut aller plus loin (comme moi), la surjeteuse pour le jersey c’est le top ! Mais est-ce vraiment écolo et durable d’équiper chaque foyer de matériel digne d’un professionnel pour subvenir aux besoins de quelques personnes ? Plus j’y pense et plus je me dis que c’est plus durable qu’une entreprise investisse dans du bon matériel pour faire des bons produits et les vendre, plutôt que chacun s’équipe et fabrique pour soi-même.


... et l’argent dans tout ça ?
faire soi-même prend du temps mais permet aussi d'économiser de l’argent. Je dois avouer que je peux me permettre d’acheter ma lessive bio en vrac plutôt que de la faire moi-même. Mais je me rends aussi compte que pour beaucoup le DIY est la seule alternative abordable pour consommer de manière responsable.


Et maintenant ?
Il n’y a pas que deux options : produits de merde du supermarché ou le sacro-saint “fait-maison”. Pourtant, il y a pléthore d'options comme la seconde-main, le bio, le vrac, l’entraide entre amis... à chacun de trouver les solutions qui conviennent le mieux à sa situation familiale, son porte-monnaie et son style de vie. Et quand bien même, si on achète encore des “produits cracras” parce qu’on a pas encore trouver l’alternative qui nous convient, c’est pas grave !

Je ne dis pas non plus qu'il ne faut rien faire soi-même. Je ne regrette en rien d'avoir tester des trucs, il y a eu des échecs et des réussites. Perso, je suis très satisfaite de certaines recettes maisons qui sont faciles à faire (déodorant, yaourts…) mais c’est décidé je ne veux plus m’obstiner après des échecs, sous prétexte que d’autres y arrivent. Je trouve ça génial que le net regorge de milliers d'alternatives, mais pour moi à partir d'aujourd'hui le DIY c’est si je veux quand je veux. 

Je veux garder mon énergie et mon temps à améliorer ce que je sais déjà et à en faire profiter les autres. Et si au lieu de partager ses recettes, on partageait tout simplement le résultat ? Et pour ce que je ne veux/peux pas fabriquer, je me tournerais vers des entreprises responsables et la seconde-main. Un professionnel qui propose des produits de qualité, locaux, bio, zéro-déchet, éthiques aura un bien meilleur impact sur la société à long terme qu'un amateur qui essaye juste de limiter son empreinte carbone à titre personnel.


Car on le sait que les efforts individuels ne sont pas suffisants pour inverser le changement climatique, alors plutôt que de la jouer "chacun pour soi" faisons-le plutôt tous ensemble.




Coralie :)



lundi 15 juillet 2019

les gestes qui sauvent #2





Aujourd'hui, on apprend les petits gestes de l'internet qui sauvent la planète !  


changer de moteur de recherches : en deux clics, on sélectionne Ecosia ou Liloo au lieu de caca Google. L'argent généré par nos recherches finance des projets sociaux et environnementaux comme la plantation d'arbres pour Ecosia. Je me sers énormément des moteurs de recherches pour me documenter dans mon métier d'illustratrice, et je suis contente d'avoir déjà pu participer à la plantation de 14 arbres. Même si ça peut paraître dérisoire, multiplié par des milliers d'utilisateurs, cette démarche peut avoir un réel impact. Rappelons que les arbres absorbent le CO2 déjà émis tout en produisant de l'oxygène, c'est sacrément bien fichu quand même ces trucs en bois.

faire sa Marie Kondo de la vie virtuelle : nos vieux selfies ringards ou les statuts concons de nos débuts sur Facebook, on peut peut-être virer ! Idem pour nos vieux articles de blogs moches, nos vieux emails inutiles et les newsletters qu'on ne lira jamais (surtout si ça date de plusieurs années, c'est plus trop new). On peut aussi y réfléchir à deux fois avant de poster des fichiers sur internet : est-ce que la photo de ma plante grasse en train de crever mérite de rester dans les anales ? et les alléger au maximum : la photo du jour de l'an où Gérard était complètement déchiré mérite t-elle un format de 450 dpi ?

Les zones de stockage de fichiers ne sont pas virtuelles, elles grandissent de jour en jour pour que vous puissiez conserver vos photos et vos emails, vos articles de blogs et vos vidéos, occasionnant la déforestation et la destruction de nombreux habitats naturels.

se désabonner des newsletters qu'on ne lira jamais : on n'en lit jamais la moitié, certaines nous sont envoyées parce qu'un jour on a acheté une moulinette pour râper les carottes et qu'ils ont jugé bon de nous tenir informés du dernier modèle de râpes à crudités avec tiroir intégré en promotion à -15% sans nous demander notre avis. Osef et l'envoi automatique des newsletters génère énormément d'énergie. Il est pourtant très facile d'en faire l'économie en cliquant sur "se désabonner" en bas de mail. Et si on a la méga flemme de le faire, l'application Cleanfox le fait même pour nous : https://beta.cleanfox.io/fr On peut aussi agir en amont en refusant de donner notre adresse mail aux boutiques qui nous enregistrent dans leur fichier clients ou en vérifiant sur les sites d'achats en ligne ou de pétitions si la case "recevoir la newsletter" est bien décochée.

éviter l'envoi de pièces jointes trop lourdes : ça génère une énergie de maboule, préférez les sites de téléchargement pour envoyer vos gros dossiers type Wetransfer ou Mailbigfile. Vous pouvez aussi déposer vos dossiers sur des sites de partage comme Dropbox.

boycotter Amazon : gros scoop, Amazon est le géant de la surexploitation, il tue purement et simplement les petits commerces, maltraite ses salariés et détruit ses invendus, engendrant par l'occasion une pollution et un gâchis monstres.

Pour les livres, je ne saurais que trop vous conseiller chez-mon-libraire.fr ou placedeslibraries.com et pour le matériel reconditionné, https://www.backmarket.fr

limiter les vidéos à la demande et les objets connectés : et oui plus on utilise la bande passante d'internet plus ça émet des gazs à effets de serre, alors quand on peut s'en passer on dit non, non à la montre connectée, non au frigo connecté (pourtant tellement indispensable) et on limite le binge watching sur Netflix (qui utilise à lui seul 13% de la bande passante). Un bon vieux dvd, finalement, c'est bien aussi ! Plus d'infos ICI.


Et pour lire ou relire l'article les gestes qui sauvent #1 cliquer !
Lire aussi : Bienvenue dans la matrice




Mélisande



vendredi 28 juin 2019

rockestionnaire #9









Aujourd'hui, c'est Aude, artisane tapissière en région parisienne, qui se prête au jeu du rockestionnaire :)


1/ Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Aude 38 ans, artisane tapissière.
J’habite en banlieue parisienne.
Je suis mariée et nous avons un fils de 8 ans et demi.


2/ Te sens-tu l'âme écolo ?

Maintenant, oui.
Je pense l’être depuis longtemps, mais comme ce n’était pas « à la mode » je n’y avais jamais pensé, et donc je ne m’étais jamais mis d’étiquette.


3/ Dans l'éducation que tu as reçue, y avait-il une conscience écolo ?

On peut dire que oui d’une certaine manière.
J’ai été élevée juste par ma mère, et donc je n’ai reçu qu’une seule optique.
On vient d’une famille paysanne du Sud, plutôt pauvre, et même si je les ai peu connus, ils avaient une conscience écologique.
L’éducation écologique que j’ai reçu par ma mère passe par le biais de « faire attention à l’eau » car précieuse.
Mais j’ai l’impression que le plus important pour elle, et qu’elle m’a imposé, était le côté « économique ».
J’ai dépassé cela et vraiment c’est le côté écologique qui me tient à cœur maintenant !
Il y a toujours un côté économique qui rentre dans l’équation, évidemment.
En tout cas, c’est par ce biais que mon mari a pu accepter toutes mes « mises en place » dans la maison.
Et je pense que ce biais là peut inciter beaucoup de personnes à faire attention.
C’est dommage que ce soit « l’argent » qui fasse réagir mais bon, tant que ça fait réagir.


4/ Si tu en as eu un, quel a été ton déclic ? Une rencontre, un reportage, un livre ?

Je pense que ça a été à partir du moment où je me suis installée en banlieue. C’est vrai que cela rend les choses plus faciles qu’à Paris ou en « ville ». J’ai pu avoir un tout petit jardin et donc mon côté écologique a pu se développer.
L’arrivée de mon fils et de vouloir bien faire les choses, a aussi favorisé ce déclic.


5/ Quelles sont tes bonnes habitudes ?

La principale : c’est la récupération d’eau.
On a eu la chance d’acheter une petite maison avec plein de travaux à faire, ce qui fait qu’on a pu « fabriquer » un système pour pouvoir remplir nous même le réservoir de notre WC.
Dans notre « malchance », on perd énormément d’eau en attendant que l’eau de la douche arrive chaude. On la récupère donc dans des gros bacs. Et grâce à ça, on remplit notre chasse d’eau, on arrose les plantes, et en hiver je fais la petite vaisselle du petit déj’ (qui n’a pas besoin de produit vaisselle, juste du rinçage)
Ça fait pratiquement 3 ans qu’on n’a pas réouvert le robinet de la chasse d’eau. A part quand on reçoit beaucoup de monde car c’est plus difficile à gérer. En effet, ça « prend du temps » de remplir la chasse d’eau (enfin tout est relatif).
Et pendant la période hivernale, comme j’utilise moins d’eau (car peu de plantes à arroser) j’ai tout un stock de bouteilles qui sont dans notre cave.

2ème habitude : le composteur.
On s’est fait un petit composteur dans notre minuscule jardin.

3ème habitude : récupérer tout un tas de restes pour donner aux poules de mon amie.
Je récupère même beaucoup de choses que les gens peuvent jeter dans la rue (trognon de pommes par exemple). Et maintenant j’ai toujours un petit sac avec moi pour pouvoir récupérer au cas où.
Et des fois, on fait la fin des marchés pour récupérer des restes de légumes ou fruits que les maraîchers jettent.


6/ quelle serait ta prochaine étape ?

Installer un récupérateur d’eau de pluie.


7/ Ce qui t'énerve le plus au quotidien ?

Beaucoup trop de choses !!! Hahahaha

TOUS les matins à l’école, ces parents qui déposent leurs enfants en voiture LE PLUS PRÈS possible qui bloquent tout et qui ne pensent qu’à leur petit confort ! Ils sont incapables de se garer plus loin et de marcher un tout petit peu !?
Cela ne donne pas de bonnes habitudes aux enfants qui penseront que c’est normal d’agir ainsi. Ils risquent de reproduire ça.

les poubelles jaunes où les gens jettent n’importe quoi … ça me rend OUF
Je suis capable de trier les poubelles jaunes de l’immeuble où on travaille, je mets des mots etc … mais ça ne sert à rien.


8/ Quelle est ta plus grosse honte ?

Je ne vois pas ça comme une « grosse honte » : avant je n’avais pas autant conscience des déchets, de tout ce qu’on produisait. Je faisais évidemment attention, mais je ne pense pas que je voyais l’ampleur de tout ça.
Et dernièrement grâce à mon calendrier 2019 « zéro déchets » , j’ai lu le petit article du mois : « les déchets cachés » etc … ce qui m’a fait bien réfléchir.


9/ Une habitude vraiment pas bien à nous avouer ?

On boit de l’eau du robinet, mais en été on aime bien l’eau gazeuse. Et quand j’ai vu notre poubelle avec TOUTES ces bouteilles en plastiques, ça m’a fait du mal !
En plus, dernièrement, on boit régulièrement de L’Hepar ; ce qui fait qu’on a de plus en plus de bouteilles plastiques à jeter … c’est comme pour le lait … c’est difficile d’avoir d’autres contenants !


10/ Une astuce à partager avec nos lecteurs ?

Le classique : couper l’eau quand vous ne l’utilisez pas au lieu de laisser couler inutilement.
Mais encore beaucoup de gens ne le font pas !!! J’essaye de leur dire « gentiment »:)
Ce n’est pas simple, mais il faut essayer de convertir un maximum de gens autour de nous.


Merci Aude !


mercredi 19 décembre 2018

réparer ou racheter ?


Ma machine à laver vient de tomber en panne... après 13 ans de bons et loyaux services, c'est une bonne marque, je suis assez contente qu'elle ait tenue jusqu'ici. Aujourd'hui, ma mission est de la faire réparer.

via GIPHY

Je ne parlerai pas d'obsolescence programmée, juste de comment tout est fait pour qu'on choisisse de racheter au lieu de faire réparer. 

Quand mon lave-linge a commencé à faire du bruit, j'ai regardé des vidéos sur internet, pour savoir si je pouvais le réparer moi-même, le net regorge de tutos, c'est vraiment super. Petit à petit, j'ai appris plein de choses sur le fonctionnement d'une machine à laver : le moteur qui est relié au volant par une courroie, le volant relié au tambour, les roulements, les ressorts, les amortisseurs, les contrepoids... 

Après un petit déshabillage de ma machine, je me suis vite rendue compte que le problème était interne et que je serais bien incapable de m'en occuper moi-même...

Donc j'ai appelé un technicien ! Celui de la marque, car au moins je me disais (oh naïve) qu'il serait le mieux placé pour la réparer.

4 jours après une demande de visite (sinon c'est pas drôle, lave tes slips à la main), le technicien est enfin venu chez moi. Il touche à peine le tambour qu'il me dit qu'il faut le changer. 
Il me montre le plan détaillé de ma machine et me désigne 3 pièces à changer, il calcule le prix rapidement, ça me coûtera 352€ HT juste pour les pièces. 

Le prix des pièces, cette bonne blague...

Donc mes 3 pièces à changer (même si ce sont des grosses pièces) coûtent 352€HT, grosso modo, pour ce prix-là je pourrais acheter une machine à laver neuve.
Sachant qu'une machine à laver doit contenir une bonne centaine de pièces, j'ai comme l'impression qu'ils font payer les pièces détachées bien plus chères que leur coût réel. Je veux bien concevoir que quand les pièces sont fabriquées en série, ça coûte moins cher, mais là on explose complètement les budgets. 

Disons que déjà là, rien n'est fait pour que je choisisse de la faire réparer... 


Un réparateur ou un commercial ?

Mais c'est pas grave, ma bonne dame, car avec le reçu du paiement pour la visite du technicien (50 € tout de même), si j'achète une nouvelle machine de la même marque, j'aurais droit à une extension de garantie de 3 ans ! Youpi, pluie de paillettes, je le mettrai dans mon carnet de gratitude... 

Sinon, il nous a aussi proposé un service d'entretien pour 9€ par mois et son produit de nettoyage spécial (car le vinaigre blanc, c'est pour la salade) 9€ par mois, si j'avais souscrit ça il y a 13 ans, j'aurais dépensé 1404€. 

Au final j'ai ressenti une grande méfiance vis à vis du technicien, on appelle pour avoir un réparateur et on se retrouve avec un commercial qui essaye de nous vendre son extension de garantie, son produit d'entretien homologué et son service d'entretien hors de prix. Du coup, je doute de son diagnostic, y a-t-il vraiment 3 pièces à changer ? 

Mais c'est logique, comment demander à un fabriquant de réparer ses propres produits ? Son intérêt à lui n'est pas qu'on soit satisfait du service mais qu'on achète un nouveau produit. Note pour plus tard : faire appel à un technicien indépendant.

Je suis en général assez sceptique sur la multiplication des Repair Café, pour moi, réparer c'est un métier, on ne peut pas être spécialiste de tout. Mais aujourd'hui, je comprends mieux cette volonté de réparer soi-même. Et je me dis que foutu pour foutu, je démonterai bien la machine, juste pour voir...

Alors, oui, je sais que je devrais arrêter de me prendre la tête avec cette histoire, que dans pas longtemps c'est les soldes, que je pourrais en avoir une toute neuve, plus économique plus silencieuse, avec une plus grande capacité et si je prends la même marque (car j'ai toujours confiance dans leurs produits), ce sera reparti pour 13 ans.
Mais ça me casse vraiment les pieds de savoir qu'on va jeter une machine complète à la déchetterie juste pour 3 pièces défectueuses. 

En attendant, je vais laver mes slips à la main, ça tombe bien, il fait soleil...


Coralie


jeudi 15 novembre 2018

recette lait d'avoine méga rapide et facile




Une de mes dernières découvertes dans la réduction des déchets a été le lait d'avoine maison.

Ça fait un moment qu'on a remplacé le lait de vache dans les préparations (crêpes, quiches...) et dans les céréales du petit déjeuner par du lait végétal. Nous ne sommes pas devenus végétaliens, on mange encore des yaourts et du fromage, mais on essaye de réduire notre consommation de produits animaux. Et remplacer le lait de vache par son équivalent végétal est super facile.

En magasin bio, il y a toutes sortes de laits végétaux : riz, noisettes, avoine, soja et notre préféré c'était le lait d'amande. Il était bien (trop) sucré, miam, miam !

Mais le litre de lait d'amande me revenait assez cher et je jetais deux briques en carton à la poubelle par semaine... donc j'ai tenté de faire le lait moi-même !
Premièrement, au prix du kilo d'amandes bio, après un rapide calcul, je me suis rendue compte que ça reviendrait plus cher que de l'acheter tout prêt... donc je me suis tournée vers l'avoine. Je peux l'acheter bio et en vrac !

ingrédients pour 1L de lait d'avoine :
  • 100g de flocons d'avoine
  • 1L d'eau
  • en option : 2 cuillères à soupe de sirop d'agave

matériel : 
  • une carafe
  • une bouteille d'un litre (j'ai gardé une bouteille en verre de Vermut, chacun ses priorités)
  • un mixeur plongeant
  • un entonnoir
  • un filtre à thé en métal

1/ Dans la carafe, mettre tous les ingrédients. 

2/ Mixer le tout avec le mixeur plongeant. Ça prend moins de 30 secondes et c'est facile !

3/ Mettre l'entonnoir et le filtre sur la bouteille en verre et filtrer le lait, faut pas hésiter à touiller la pulpe avec une petite cuillère. Et voilà c'est prêt !

4/ Bien secouer avant de verser.

Je l'utilise dans mon muesli du petit déjeuner. Ce n'est pas sucré, j'ai mis du temps à m'y habituer, maintenant, cela me convient très bien, mais mon fils ne le trouve "pas bon", il préfère le lait de vache dans ses céréales. En revanche, gros succès pour les chocolats chauds, car passé à la casserole il s'épaissit et devient plus crémeux !
Je le garde à peu près une semaine au frigo, ça dépend de la consommation. Rien ne vous empêche de diviser les proportions par deux.

Dans le filtre, vous allez trouver les restes de l'avoine, on appelle ça l'okara. Vous pouvez le garder pour rajouter dans vos préparations à gâteaux. Perso, c'est ce que je faisais au début #pourpasgâcher mais au final, ça trainait dans mon frigo, ça me cassait les pieds d'être forcée de faire un gâteau pour utiliser l'okara... ça me compliquait tellement la vie que j'avais tout laissé tomber.  Maintenant, je refais mon lait d'avoine et je ne m'enquiquine plus, je jette l'okara dans mon compost, c'est toujours mieux que de jeter une bouteille en carton.


Coralie



jeudi 11 octobre 2018

la charge mentale d'une meuf bio


Aujourd'hui, un article qui sort un peu de l'ordinaire, où il sera question de féminisme et de recherche de perfection... écrit il y a plus d'un an et oublié dans les brouillons du blog, je n'osais pas le publier pour éviter de blesser mon compagnon, mais bon le temps a passé, les choses se sont améliorées depuis et les copines du blog m'ont dit que cet article pourrait parler à d'autres femmes, alors le voici ! Imaginez qu'on est encore en 2017, que #metoo n'était pas encore passé...






J'imagine que si vous tombez sur ce blog c'est que vous êtes une femme et que vous voulez bien faire, le genre de meuf bio comme moi qui refuse les sacs plastiques, qui a lu "la magie du rangement", qui achète ses légumes au magasin bio. Et souvent, celle qui est à l'initiative du changement dans sa famille, qui assume seule presque toutes ses nouvelles habitudes et qui est fatiguée.

Il y a quelques temps sur les réseaux sociaux, une bd sur la charge mentale des femmes a fait beaucoup réagir. Et pour cause, l'auteure Emma parlait d'un poids invisible qui pèse sur les épaules de beaucoup de femmes en couple avec un homme : être celle qui pense à tout, celle qui anticipe tout, celle qui a une vision globale et à long terme de la famille, telle une chef d'entreprise. Et mine de rien c'est fatiguant...

Fallait demander - Emma


Je suis en couple avec mon conjoint depuis 14 ans et au début, les tâches étaient plutôt bien équilibrées, lui gérait les repas (donc les courses) et moi je faisais le ménage. Au début de notre relation, on étaient de jeunes étudiants et les plats surgelés, les pizzas et les pâtes c'était notre quotidien et donc super simple à gérer. 
Puis petit à petit, j'ai eu envie de plats plus équilibrés, alors j'ai commencé à mettre le nez dans la cuisine, à préparer des soupes. Donc si je voulais manger sain, il fallait que je cuisine.

Et après, pour améliorer encore, j'ai décidé qu'on mangerait du bio. D'abord, les fruits, puis les légumes, puis les pâtes... comme c'était ma lubie, il fallait que j'assume, donc c'était moi qui allait faire les courses au magasin bio. Mon conjoint continuait d'acheter le reste au supermarché.

Puis est venu le vrac ! Bien sûr, c'est ch*ant, alors j'assumais tout et je gérais la plus grande partie des courses... sans parler des sacs en tissu et des bocaux en verre qu'il faut avoir propres et d'avance.

Après j'ai commencé à faire mes propres yaourts, mon propre pain, ma propre lessive, mon propre lait d'avoine... 

Par ailleurs, je suis maman, donc j'ai changé 99% des couches de mon fils, j'étais en charge du nettoyage de nez, aujourd'hui encore, je gère les histoires du soir, les rdv chez le médecin, les inscriptions à la cantine, au centre de loisirs, les livres à rendre à la bibliothèque et ne pas oublier le sac de piscine à mettre dans le cartable le lundi. 

Et l'influence des réseaux sociaux : Instagram, Pinterest, les méthodes Fly Lady, Konmari et les blogs qui montrent sous leur meilleur jour la vie de femmes qui manient à la perfection l'éducation positive tout en passant un coup de serpillière avant de se coucher... qui me donnent toujours l'impression que je n'en fais pas assez. 

Bien sûr, tout n'est pas noir, avec mon conjoint on partage les aller-retours à l'école, il s'occupe de quasiment tous les repas, il fait le ménage de temps en temps (surtout quand il y a des invités)... mais par rapport au début de notre relation, on est plus du tout dans le 50/50. Pas parce qu'il en fait moins, mais parce que j'ai voulu en faire plus : plus rangé, plus propre, repas plus équilibré, plus bio, moins de déchet, sans oublier l'arrivée d'un enfant. Petit à petit, j'ai fini par prendre en charge la majorité des tâches et des soucis. 

A la longue, même si je suis (très très très) bien organisée, que je suis armée de mon bullet journal, de mon filofax, de ma to-do list, et des alarmes de mon téléphone, ça me pèse quand même d'être toujours en alerte. Et souvent vers 18H, je tombe de fatigue. 

Donc quand la BD d'Emma est sortie, ça m'a fait tilt et j'ai réussi à mettre des mots sur quelque chose que je n'arrivais pas à définir depuis longtemps : la charge mentale.

J'ai réalisé que, non, je n'étais pas en charge de la famille. Que je n'avais pas à "déléguer". Qu'on vit ensemble et qu'il est tout autant responsable de la maison, puisque c'est aussi sa maison. Que même s'il ne sait pas faire quelque chose, il peut très bien apprendre. 

Après une discussion avec lui, ça va mieux. Par exemple, on va faire les courses ensemble, on se motive à deux et comme ça il connaît mon magasin de vrac, il voit comment je fais, ça ne lui paraît plus comme un "truc bizarre". Il peut aussi choisir lui-même les aliments, comme c'est lui qui cuisine, c'est plus logique. Côté ménage, je continue d'assumer la plupart des tâches, mais il range plus qu'avant, petit coup de balai, nettoyage des tables. 
Par contre, dès que j'ai commencé à lâcher du lest sur l'organisation de la maison, il a eu quelques ratés comme oublier le sac de piscine et retourner en catastrophe à l'école...


En bref, quelques étapes pour alléger la charge mentale

  1. Réaliser qu'on est libre de refuser cette charge. Et aussi se dire qu'on est pas meilleure que lui pour assumer cette charge.
  2. Avoir une vraie discussion. Ça fait peur, c'est pas simple mais on se sent mieux après. 
  3. Partager son mode de fonctionnement. Faire un planning et l'afficher, on peut en discuter ensemble, car ce ne sera plus votre planning, mais celui de toute la famille.
  4. Définir des domaines où il sera complètement responsable. Mon conjoint est désormais responsable de la cuisine. Je ne vide plus le lave-vaisselle, je ne lave plus les poêles en fonte, par contre, ça me démange encore de passer le balai. 
  5. Lâcher prise. Quand on a l'habitude de tout faire toute seule, on a du mal avec la manière des autres. Mais faut laisser couler ! Mieux vaut fait que parfait.
  6. Simplifier. On se limite à l'essentiel, pas besoin de passer la serpillière chaque soir, ni chaque semaine... 
  7. Partir une semaine, et voir que le monde ne s'est pas écroulé. C'est là qu'on se rend compte qu'on est pas indispensable et qu'il sait très bien utiliser un lave-linge. 
  8. Rester vigilante. Le désir de vouloir trop bien faire revient très vite. 
  9. Continuer de communiquer. 


J'ai encore l'impression d'être la chef de la famille, d'être celle qui anticipe tout. Mais petit à petit, il me soulage en prenant en charge des tâches... et je sais que ça va aller en s'améliorant.



Coralie :)



mercredi 26 septembre 2018

bulko


 

 
Ça fait un bail qu'Isacile et moi-même voulions partager ici les bonnes adresses éco-responsables lyonnaises qui nous font craquer. Aux vues de notre assiduité sur le blog ces derniers temps, je ne garantie pas tout de suite une rubrique très fournie, mais il faut bien démarrer, et pour bien démarrer je vous propose de découvrir Bulko, l'épicerie du vrac

Dans cette jolie boutique, aucun emballage pour préserver les ressources et éviter les déchets. Tout est bio et bon et les fruits et légumes sont bien sûr locaux et de saison !

On y trouve :

• des fruits et légumes
• des céréales, du riz et des pâtes
• des légumes secs
• des produits frais : beurre, œufs, crème fraîche, fromages
• du pain
• des produits sucrés : miels, confitures, confiseries, chocolat, cafés, thés, biscuits
• des épices et condiments
• du vin, du vinaigre, de l’huile, du sirop, des jus
• des produits cosmétiques
• des produits d’entretien : bicarbonate de soude, vinaigre blanc, lessive, liquide vaisselle




Et si vous n'avez pas prévu de contenant, vous pouvez trouver tout le nécessaire en boutique puisque Bulko vend également des sacs à vrac, des totes bags et des pots en verre.

Pour ma part, j'y vais souvent pour leur rayon hygiène où je sais trouver les fameux savons de marque La Folie Verte (certifiés Saponification À Froid) et les brosses à dents en bambou de la marque Boo. Ils ont aussi la gamme Lamazuna, d'ailleurs j'ai décidé cette semaine de tester leur déodorant zéro emballage. Zéro de chez zéro car chez Bulko, même les produits du rayon hygiène - excepté les brosses à dents - sont sans carton ni papier. Et ça, ça vaut le coup d'être souligné : hourra pour notre panier de recyclage qui est mis à la diète ! On peut même leur laisser nos tickets de caisse et de cartes bleue.

Je suis également ravie d'y avoir trouver mes pailles Gaspajoe ! En Inox et de toutes les tailles, elles accompagnent parfaitement le goûter des petits et des plus grands.

Bref, Bulko, c'est la caverne d'Ali Baba du zéro déchet ! En plus ils sont adorables, vite foncez !

crédits photos © Isacile


Bulko
3 Quai Jean Moulin
69001 Lyon, France
Du mardi au samedi de 10h à 20h